Une problématique du secondaire : l’orientation scolaire

 

L'orientation scolaire en quelques chiffres

 

Les données reprises dans les indicateurs de l'enseignement en Fédération Wallonie-Bruxelles (2017) révèlent que si, dans l'enseignement fondamental, la répartition fille/garçon selon l'âge est relativement équilibrée, ce n'est plus le cas dans l'enseignement secondaire. La représentation de chaque groupe varie selon l'orientation et donc la forme d'enseignement secondaire ordinaire de plein exercice.

 

On constate les phénomènes suivants : 

 

 

  • Les garçons redoublent plus que les filles

 

 

 

 

  • Les garçons sont plus nombreux à quitter l'enseignement secondaire sans avoir de diplôme

 

 

 

 

  • Les garçons s'orientent davantage vers les filières socialement et économiquement valorisées

Pour un aperçu de la situation de l'orientation scolaire en France, consultez la vidéo "L'orientation a-t-elle un sexe ?" sur le site Matilda (ci-dessus).

 

La situation est similaire en Belgique.

 

 

Les paradoxes de l'orientation

 

On peut donc s'interroger sur les causes du double paradoxe suivant : 

 

  • Les filles réussissent mieux que les garçons à tous les niveaux. Elles sont plus nombreuses dans l'enseignement général que dans le technique et le professionnel. Toutefois, elles s'orientent vers des options moins exigeantes, voire dévalorisées, délaissant notamment les sciences exactes et les mathématiques. Le choix des filles se porte davantage vers les options littéraires. Or, les options choisies dans le secondaire orientent vers des métiers différents en soi, mais aussi inégalement valorisés en termes de statut et de rémunération.
  • Les garçons réussissent moins bien et s'orientent vers des filières plus valorisées (sciences exactes et mathématiques).

 

A travers des filières différenciées et hiérarchisées s'opère une division sexuée des savoirs en fonction du sexe des élèves.

 

Des attentes et des évaluations différentes

 

L' orientation commence avec le choix des disciplines par les élèves mais est aussi la conséquence de décisions prises lors des délibérations.

 

Les attentes des enseignant-e-s diffèrent selon le sexe des élèves et en particulier selon les matières enseignées. Les connotations masculines des mathématiques et féminines de la littérature alimentent la conviction de bien des enseignant-e-s que les garçons sont plus doués dans les disciplines scientifiques et les filles dans les matières littéraires.

 

Les évaluations des enseignant-e-s diffèrent selon le sexe des élèves. Une expérience auprès de professeur-e-s de physique à qui l'on avait soumis les mêmes copies avec soit un nom de fille, soit un nom de garçon montre que :

 

  • à réponse équivalente, les bonnes copies les mieux notées sont celles des garçons (les attentes de résultats dans les disciplines scientifiques sont plus élevées pour les garçons,  il semble logique que les garçons soient bons en sciences cependant ces attentes sont influencées par les stéréotypes intériorisés par les enseignant-e-s)
  • à réponse équivalente, les mauvaises copies les mieux notées sont celles des filles (car on attend moins d'elles dans les disciplines scientifiques)

 

Les attentes et évaluations sont donc influencées par les représentations stéréotypées des dons et compétences ainsi que des rôles sociaux respectifs des filles et des garçons.

 

Orientation différenciée des filles et des garçons

 

On peut avancer les explications suivantes à la différence d'orientation entre filles et garçons : 

 

  • Les filles se maintiennent dans des rôles sociaux de dominées, rôles véhiculés par la famille, les pairs, les médias... et qui sont basés sur des stéréotypes sexistes.
  • Les filles sont "pragmatiques", elles s'adaptent aux réalités scolaires dans une perspective d'émancipation.
  • Les garçons sont quant à eux mal à l'aise, obligés d'en rajouter mais soumis aux normes et aux rôles traditionnels, comme les filles. 

 

Le fait de la sous-représentation des filles dans les options mathématiques et les sciences exactes dans le secondaire, puis dans les filières scientifiques à l'université et enfin dans les métiers scientifiques est un fait statistique qui ne relève pas du biologique. Les capacités du cerveau ne sont pas sexuées, contrairement à ce que les médias proclament régulièrement.

 

Afin de mieux accompagner les élèves dans leurs choix et de décloisonner les disciplines, consultez le guide d'animation "Girls Day Boys Day" et le site de ce projet, dont l'objectif est de sensibiliser les jeunes aux stéréotypes de genre dans les domaines de l'orientation scolaire et professionnelle et, notamment d'aider les élèves à choisir une orientation et un métier sans préjugés

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