Les violences sexuelles
Définition
Tout acte lié à la sexualité et réalisé sans le consentement d’une personne est considéré comme une violence sexuelle.
On parle de non-consentement lorsque l’acte a été imposé par la violence, la contrainte, la ruse, ou encore lorsque l’acte a été rendu possible suite à une infirmité ou à une déficience physique ou mentale de la victime. C’est donc également le cas quand la personne agressée n’est pas capable de refuser ou de montrer son désaccord (parce qu’elle est ivre, droguée, endormie ou encore en incapacité mentale de le faire).
La notion de consentement reste toutefois problématique puisqu’une femme peut « consentir » à une relation sexuelle sans la désirer vraiment : pour éviter de contrarier son partenaire, pour lui faire plaisir,… C’est en particulier le cas - mais pas seulement- dans une relation où s’exerce la domination de l’un sur l’autre. Il conviendrait donc mieux de parler de violences sexuelles pour tout acte lié à la sexualité et réalisé sans le désir d’une personne.
Les violences sexuelles n’impliquent pas obligatoirement un contact physique : elles peuvent aussi être verbales comme à travers le harcèlement sexuel.
Lorsque la victime est impliquée physiquement (attouchements, caresses, pénétration, obligation de poser nue,…), la loi distingue deux formes d’agression sexuelle : le viol et l’attentat à la pudeur.
(Texte issu du dossier pédagogique de la campagne de Vie Féminine "Brisons l’engrenage infernal !", 2017)
Donnée quantitatives et qualitatives
- Les violences sexuelles sont dans 98% des cas commises par des hommes, généralement proches des victimes : le conjoint (48%), un membre de la famille (10%), une connaissance (13%), une personne liée au travail (7%). Dans 50% des cas, ce sont des faits répétés. Pour 65% des victimes, il s’agit de la plus grave expérience violente de leur vie. (Institut pour l’Egalité entre les Femmes et les Hommes, Belgique, 2010)
- 12% des femmes belges ont subi des violences sexuelles (Agence des droits fondamentaux de l’UE, 2014)
- 23% des femmes disent avoir été victimes au moins une fois d’attouchements dans les lieux publics (Service Public Fédéral Santé Publique, Belgique, 2014)
- 3.000 viols sont enregistrés par an en Belgique (8 viols par jour), alors qu’on estime que seuls 10% des viols sont dénoncés (Amnesty International, Belgique, 2014)
- Entre 2010 et 2015, 50,21% des dossiers ouverts à la suite de plaintes pour viol ont été classés sans suite. Dans 60 % des cas, ces dossiers ont été classés sans suite faute de preuves suffisantes, 16 % l’ont été parce que l’auteur présumé demeurait inconnu, et 140 dossiers n’ont pas fait l’objet de poursuites par manque de personnel dans les services de recherche judiciaire de la police (Réponse du Ministre de la Justice Koen Geens à une question parlementaire, décembre 2016)
- 56 %des Belges connaissent dans leur entourage au moins une personne qui est ou a été victime de violences sexuelles graves.
- 24,9 %des femmes se sont fait et/ou se font imposer des relations sexuelles forcées par leur partenaire/conjoint.
Que signifie l’expression « culture du viol » ?
La « culture du viol » est une expression qui désigne, dans nos sociétés occidentales, le climat de relative tolérance face aux violences sexuelles subies par les femmes.
La culture du viol permet aux violences sexuelles de se perpétuer en propageant des conceptions et attitudes qui tendent à les tolérer, les excuser voire les approuver, comme :
- la négation ou la minimisation des violences sexuelles
- la négation du non-consentement de la victime
- l’accusation de la victime (« elle a provoqué », « elle fabule », « c’est une fausse accusation »,...)
Cette culture est notamment appuyée par la pornographie et la prostitution qui considèrent le corps des femmes comme disponible à volonté pour la sexualité masculine. (Texte issu du dossier pédagogique de la campagne de Vie Féminine « Brisons l’engrenage infernal ! », 2017)