Histoire et construction sociale de la sexualité
Au XVIIIe siècle, les scientifiques de l’époque théorisent la « différenciation biologique des sexes ». Les femmes sont considérées et décrites comme des êtres inférieurs, parfois à peine humains, ce qui justifie le fait de ne pas leur accorder les mêmes droits qu’aux hommes ainsi que leur mise sous tutelle paternelle ou maritale. C’est donc bien via des mécanismes culturels et politiques que le sexe a été naturalisé, c’est-à-dire institué comme une réalité biologique. Cette construction, qui infériorise la femme, a été fortement ancrée dans notre société et est difficilement délogeable.
Les corps des femmes sont instrumentalisés et sexualisés : c’est la sexualité masculine qui leurs confère leur signification. Par conséquent, penser l’émancipation des femmes, c’est a fortiori penser l’émancipation de leurs corps. Dès le XVIIIe siècle, on a commencé à remettre en cause ces différences biologisantes qui servent à exclure les femmes de tout système décisionnel. Les femmes veulent se revendiquer comme sujets et parvenir à leur propre autonomie. Cela passe par la maîtrise de leur propre corps : « mon corps est à moi » (slogan des années 1970). Désormais, les femmes veulent gérer elles-mêmes leur sexualité et leur fécondité. Ces premières revendications s’étendront aux questions des violences, du harcèlement et du viol.