Les femmes et les hommes dans la représentation politique

La représentation politique est l’un des mécanismes responsable de l’exclusion ou de la minorisation des femmes dans les institutions politiques, dans les décisions politiques ou dans les politiques publiques. 

La conception libérale de la représentation politique (notre démocratie représentative est d’inspiration libérale) est aveugle au genre, aux différences sociologiques des situations vécues par les femmes et les hommes dans les différentes sphères de la vie en société. 

Pour pallier au déficit démocratique que représente la sous-représentation des femmes en politique, plusieurs pays ont mis en place des quotas sexués. Ceux-ci consistent à réserver un pourcentage de places au sexe sous-représenté dans les lieux de décision ou sur les listes électorales. Les quotas peuvent être mis en œuvre au sein des différentes instances des partis politiques à leur initiative ou par des mesures légales qui s’imposent nationalement à tous les partis.  Les quotas sexués sont une mesure temporaire de rattrapage de la sous-représentation des femmes en politique, qui visent à compenser les discriminations dont elles sont l’objet. Ce ne sont pas des mesures catégorielles ou corporatistes. 

La parité vise le partage égalitaire (50%/50%) du pouvoir politique entre hommes et femmes. Elle se présente comme une mesure définitive qui entend briser le monopole masculin sur le pouvoir politique.

 

En Belgique 

Suite à la modification de la Constitution, différentes lois instaurent l’équilibre hommes-femmes sur les listes de candidatures aux élections : 

  • Loi du 17 juin 2002 : elle assure une présence égale d’hommes et de femmes sur les listes de candidatures aux élections du Parlement européen.  
  • Loi du 18 juillet 2002 : elle assure une présence égale d’hommes et de femmes sur les listes de candidatures aux élections des Chambres législatives fédérales et du Conseil de la Communauté germanophone.
  • Loi spéciale du 18 juillet 2002 : elle assure une présence égale d’hommes et de femmes sur les listes de candidatures aux élections du Conseil régional wallon, du Conseil flamand et du Conseil de la Région de Bruxelles-Capitale. 

 

En Europe

Un rapport de 2016 du Conseil de l’Europe étudie les progrès réalisés par 46 pays qui s’étaient engagés en 2003 à atteindre le chiffre de 40% de femmes dans différents aspects de la vie politique et publique. Il montre que de nombreux progrès restent à accomplir car 

  • Seuls deux pays ont atteint cet objectif au sein des chambres basses de leurs parlements (Finlande et Suède) alors que la moyenne européenne reste à 25,6%.
  • Aucun pays n’atteint les 40% dans les chambres hautes (les femmes nommées à ces postes sont 35,8% et celles qui sont élues sont 23,9%).
  • La moyenne de femmes cheffes d’état ou de gouvernement, de région ou bourgmestres est en dessous des 17%.
  • Les femmes ambassadrices sont au nombre de 13%.