Penser les articulations
Le rapport de domination de sexe (être femme) est vécu de manière diverse en fonction de sa position dans les rapports de classe (ouvrière, classe moyenne, classe supérieure,...) et de « prétendue race » (être d’origine marocaine, turque ou être « autochtone »). Il devient donc nécessaire de questionner les « poids supplémentaires » que désigne pour ces filles et femmes le capitalisme et/ou le racisme.
Ce nœud, que forme ces rapports sociaux, est interpellant quant à la « catégorie femme » comme sujet politique. Au vu du raisonnement qui vient d’être proposé, on voit que les expériences vécues sont différentes selon les femmes. En effet, elles vivent des expériences précises (situées) de sexisme ainsi que de racisme. Dans ce cas-là, un discours féministe « discrétionnaire » - qui ne prend pas en compte cette pluralité de points de vue - ou un autre se concentrant uniquement sur le paramètre antiraciste de l’expérience, ne peut rendre compte du réel vécu par ces femmes, vu que celui-ci est composé du lien inextricable entre ces différents rapports de domination. La lutte contre les discriminations nécessite de positionner les rapports de sexes, de classe et de race dans les combats politiques de façon inclusive et non plus exclusive.