Introduction
Trop souvent encore, l’Histoire que se dit et s’écrit offre une vision erronée des rôles féminins et masculins. En se basant sur les manuels et les livres d'histoire, il peut sembler que seuls les hommes ont joué un rôle dans l'histoire de nos sociétés. Les figures masculines restent prépondérantes, laissant supposer que les femmes n’ont joué dans le passé qu’un rôle secondaire qu’il est inutile de mentionner.
N’est-il donc pas surprenant de parler au seul masculin de mouvements nationaux, sociaux ou religieux, de guerres, de massacres, de génocides, alors que des populations entières sont concernées ? N’est-il pas étrange de parler au seul masculin, ou au neutre pluriel, de migrations, d’urbanisation, de bouleversements technologiques, de modifications du travail, alors que femmes et hommes y sont impliqués, souvent différemment ? La fonction de l’enseignement de l’Histoire n’est-elle pas de préparer les filles comme les garçons à entrer dans une vie adulte active et citoyenne ?
Les nouvelles découvertes montrent d'ailleurs bien que l'importance des femmes a longtemps été sous-estimée : les tombes de grands "chefs" celtes ou vikings ont pendant longtemps été attribuées à des hommes en raison de leur richesse et de la présence d'armes ; l'analyse des ossements a montré que, dans plusieurs cas, ces tombes appartenaient à des femmes. Cela montre que l'histoire est une construction dont les femmes sont la plupart du temps exclues, surtout quand elles occupent des positions contre-stéréotypées.