Le harcèlement sexiste dans l'espace public

Données quantitatives et qualitatives

  • 46% des femmes (contre 18% des hommes) ne se sentent pas du tout en sécurité pour marcher seules dans le centre-ville après la tombée de la nuit (Institut Wallon de l’Evaluation, de la Prospective et de la Statistique, Belgique, 2008).
  • Les auteurs de violences dans l’espace public sont à 89% des hommes (Institut pour l’Egalité entre les Femmes et les Hommes, 2010). 
  • 45,9 % des personnes usagères des transports en commun interrogées à Verviers et Liège en 2016 ont signalé avoir déjà été sifflées, interpellées, abordées sous un prétexte de drague ou d’en avoir été témoins (Enquête menée en 2016 à Liège et Verviers à l’initiative des députées wallonnes Véronique Bonni et Christie Morreale sur 321 personnes usagères des transports en commun âgées de 12 à 40 ans).
  • 95% des Wallonnes ont fait l’objet de sexisme dans l’espace public de manière générale. Le plus souvent, il s’agit de blagues, de propos déplacés, de huées, de sifflements. Dans 1/3 des cas, le sexisme s’est traduit par des agressions et du harcèlement physique. Seules 3% des victimes disent n’avoir rien ressenti. 93% ont éprouvé de la colère et 71%se sont sentis blessées. Dans 78% des cas, personne n’a été là pour soutenir ou aider les victimes et 82% d’entre elles n’ont pas porté plainte (JUMP, Mon expérience du sexisme : Étude sur la perception des comportements sexistes en Europe, novembre 2016). 

 

Définition et législation

Le harcèlement sexiste dans l’espace public désigne l’ensemble des comportements individuels et collectifs adressés, dans les espaces publics (rue, transports, …) ou semi-publics (magasins, bars, …), pour interpeller, intimider, menacer, humilier ou insulter des personnes en raison de leur sexe. Ils se manifestent de manière insistante et répétitive sous plusieurs formes (sifflements, commentaires, poursuites, …) et peuvent évoluer en violences sexuelles.

Ces comportements sont parfois considérés à tort comme des compliments ou de la drague. Ils influencent l’usage que les femmes font de l’espace public et de leur mobilité. Il s’agit d’un rapport de pouvoir où les auteurs imposent leur volonté et leur contrôle, en ignorant volontairement le non consentement des victimes et en générant un environnement hostile qui porte atteinte à leur dignité et liberté.

Depuis le 3 août 2014, une loi contre le sexisme est entrée en vigueur en Belgique : désormais, tout geste ou comportement, qui méprise, gravement et publiquement, une personne en raison de son sexe, peut entraîner une comparution devant le tribunal (correctionnel) qui pourra prononcer une peine de prison d’un mois à un an et/ou une amende de 50 à 1000 euros. Il s’agit d’une première à l’échelle internationale qui témoigne d’un soutien clair à l’égard des victimes.

L’objectif de cette loi est double :

  • pénaliser le sexisme et en faire un délit autonome
  • accorder une grande visibilité à la répression du sexisme et ne pas faire de celui-ci un accessoire d’une autre infraction comme c’est le cas pour les circonstances aggravantes.

Pour en savoir plus, consultez le site de l'IEFH et le texte de la loi contre la sexisme dans  l'espace public.