Enseigner égalitairement quelle que soit votre discipline

 

► Témoignages

 

Le jour de la Saint-Valentin, notre titulaire a offert une rose à chaque élève fille de la classe. La « cérémonie » de remise de roses a pris au moins vingt minutes. Nous étions toutes considérées comme « bonnes à marier » ce qui m’a mise très mal à l’aise. Quelques jours plus tard, les garçons de la classe ont fait remarquer au titulaire qu’il ne leur avait rien offert. Celui-ci réplique qu’il préfère les filles et que, de toute manière, il ne leur achètera jamais de petites voitures pour leur faire plaisir. Bien sûr, il dit cela ironiquement. Mais c’est très conservateur de traiter les filles différemment des garçons, de les cloisonner dans leurs rôles de filles.

Un jour, je suis venue à l’école en jupe courte et un garçon qui est dans ma classe m’a dit que ça n’allait pas.

Quand j’étais petite, les garçons me trouvaient bizarre car je jouais à « Pokémon »  et ce jeu était un jeu de « garçon ».

Au cours de physique, le professeur a demandé à la classe quelles sont les couleurs qui composent la lumière. Un élève garçon a répondu que la lumière blanche est, entre autres, composée de rose. Le professeur lui a répondu : « Arrête avec ton rose, tapette ! ».

Je ne sais pas si c’est un phénomène récent ou non mais c’est en tous cas à l’école que j’ai constaté que beaucoup d’élèves éprouvent une certaine fierté à déclarer qu’ils sont sexistes.

 

Ces quelques témoignages ont été rassemblés par un groupe d’élèves de 6e secondaire de l’Athénée Charles Janssens de Bruxelles. Ces élèves avaient pour projet de lutter contre les discriminations sexistes, notamment à l’école, et ont demandé à leurs camarades de relever des inégalités ou les discriminations sexistes dans leur école, de les mettre par écrit et de les déposer anonymement dans une urne. Il est clair que les discriminations sont bien visibles pour les élèves. 

 

Il ne suffit donc pas simplement d’enseigner l’égalité ou de noter qu’il existe des femmes mathématiciennes pour régler à la fois le problème de l’invisibilité des femmes dans les domaines scientifiques, les inégalités filles-garçons au sein de la classe et les discriminations sexistes à l’école.

 

Enseigner l’égalité, c’est bien.

Appliquer un enseignement égalitaire de manière globale, c’est mieux. 


Il est donc nécessaire de mettre en place différentes stratégies pour que l’égalité devienne un automatisme chez les élèves et enseignant-e-s afin qu'elle ne soit plus uniquement un sujet que l’on aborde en classe et que l’on oublie aussitôt sorti de l’école.

 


 

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